L’arrêt de la Cour constitutionnelle ouvre la voie à l’adoption double plus parentale
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11 octobre 2023
Après une rupture parentale, le père et la mère font souvent la connaissance d’un nouveau partenaire qui, dans de nombreux cas, se charge également de l’éducation et de la garde des enfants (parfois encore en bas âge). Une nouvelle famille se forme, le père ou la mère « plus » établissant souvent une bonne relation avec les enfants « plus ».
Dans la pratique, les parents « plus » et les enfants « plus » souhaitent de plus en plus que leur bonne relation soit également établie légalement. Cela n’a pas seulement une valeur ajoutée émotionnelle (à partir de ce moment, on est officiellement « enfant de » et « parent de » et un lien de filiation adoptive est créé), mais c’est aussi plus favorable pour le règlement de la succession des enfants « plus ». En effet, dans le partage de l’héritage, l’adoption fait toute la différence. Les enfants (biologiques ou adoptés) réunis obtiennent automatiquement la moitié de la succession. Les enfants plus (qui ne sont pas adoptés) héritent au maximum de l’autre moitié. Par conséquent, s’il y a plusieurs enfants plus, ils sont désavantagés.
L’adoption par un parent plus n’est possible que par un seul parent plus
Jusqu’à présent, l’adoption dite « parent plus » n’était possible que par un seul parent plus.
La loi empêche l’adoption double, croisée, du côté du père et de la mère. Le législateur a décidé d’introduire cette restriction à l’époque parce que la perspective de la multiparentalité faisait frémir les gens, car on supposait que plus il y avait de parents, plus il pouvait y avoir de conflits.
Cette restriction implique que si, par exemple, le père « plus » a adopté les enfants « plus », il n’est plus possible pour la mère « plus » d’adopter.
On a déjà l’impression qu’il n’y a pas de justification raisonnable à cela, d’autant plus que les enfants plus sont déjà majeurs et que les conflits d’autorité parentale ne peuvent plus se produire.
La Cour constitutionnelle
En 2022, deux enfants plus adultes ont porté l’affaire devant la Cour constitutionnelle, estimant qu’il était injuste qu’ils ne puissent plus être adoptés par leur père plus, étant donné qu’ils avaient déjà été adoptés par leur mère plus.
La Cour constitutionnelle a statué très clairement dans son arrêt du 25 mai 2023 (n° 83/2023) que les enfants majeurs plus devaient désormais pouvoir être adoptés par deux parents plus, car la restriction prévue par la loi était déraisonnable et contraire à la Constitution.
Nouveau projet de loi Geens
Suite à cet arrêt de la Cour constitutionnelle, l’ancien ministre de la Justice Koen Geens a également déposé un projet de loi visant à faciliter les adoptions par des parents plus.
En effet, les « plus-parents » et les « plus-enfants » doivent avoir la possibilité de reconnaître formellement la relation durable qu’ils entretiennent avec leur enfant, qu’il y ait eu ou non une adoption antérieure du côté de l’autre parent.
Le projet de loi devrait permettre à un enfant ayant un parent plus des deux côtés d’être adopté par les deux parents plus.
En outre, le projet de loi prévoit qu’en plus des adultes, les mineurs devraient désormais pouvoir être adoptés par leurs parents plus, étant donné que de plus en plus de couples divorcent jeunes. Bien entendu, l’adoption de mineurs nécessite le consentement de toutes les parties concernées.
Actuellement, la législation empêche une deuxième adoption par le plus grand parent.
Afin d’éliminer cette discrimination, M. Geens veut prévoir une modification du (vieux) Code civil pour rendre cela possible à court terme, dans l’attente d’une réforme en profondeur du droit de la filiation.
VRT nws : Le CD&V veut faciliter l’adoption par des parents plus âgés
De Standaard : Le deuxième parent plus peut aussi adopter des enfants adultes
Conséquences
Après une adoption par un parent « plus », les enfants « plus » ont droit à la moitié de la succession du parent « plus », comme tous les autres enfants. Grâce à l’arrêt de la Cour constitutionnelle, il est désormais possible de le faire avec les deux parents plus. Par cet arrêt, la Cour a clairement ouvert la voie à des dispositions successorales plus favorables pour les enfants plus.
Les enfants majeurs plus qui souhaitent être adoptés par un deuxième parent plus peuvent utiliser l’arrêt comme un instrument pour y parvenir légalement.
La législation doit être mise à jour, surtout à une époque où les familles sont de plus en plus nombreuses.
Le projet de loi présenté par M. Geens est déjà un premier pas dans la bonne direction. Elle permettra bientôt aux mineurs, comme aux adultes, d’être adoptés par leurs deux parents biologiques.
En tant qu’avocat, nous assurons la rédaction de la requête, le suivi du dossier depuis l’enquête préliminaire de la police, pendant les audiences et jusqu’à la rédaction de l’acte d’adoption.
Lire d’autres articles de la DGDM sur le sujet ici :
L’adoption par un beau-parent / l’adoption par un plus-parent, comment ça marche.